Paris le 28 décembre 2020 - Christophe Chouleur
Qui aurait cru que 2020 allait se transformer en cauchemar pour l’ensemble du secteur aérien commercial ?
Même si certaines difficultés étaient déjà présentes en début d’année comme les problèmes du 737 MAX cloué au sol et la pression liée à une montée en puissance de l’aviation bashing, l’ampleur d’un virus ayant émergé à Wuhan n’inquiétait pas encore la planète en janvier 2020 et les premiers passagers chinois aperçus en Europe portant des masques prêtaient encore à sourire.
La poursuite de la croissance du transport aérien, dont le nombre de passagers double tous les 15 ans, semblait acquise et, en début d’année, rien ne nous préparait au méga choc que le secteur aérien allait subir. Avec un trafic en baisse de plus de 60 % et des pertes de plus de 118 Milliards de dollars, 2020 restera comme une année noire pour le transport aérien.
2020 relègue les effets du SRAS, du 11 septembre ou encore de la crise financière de 2008 aux effets moindres et finalement peu durables sur le secteur à des "incidents" de parcours.
Le mois de mars 2020 restera comme celui ou l’industrie mondiale du transport aérien s’est retrouvée quasiment à l’arrêt.
Les flottes des avions commerciaux étaient progressivement clouées au sol et les vols annulés les uns après les autres au fur et à mesure de la fermeture de frontières et des mesures de confinement prises dans le monde entier. La plupart des destinations devinrent soudain inaccessibles.
Ce confinement mondial a eu un impact sans précèdent et certainement durable sur les emplois de tout l’écosystème du secteur. Compagnies, aéroports, constructeurs, prestataires, aucun acteur n’aura été épargné par les licenciements, les départs négociés et la réduction d’activité. L’absence de perspective de reprise a rendu la situation encore plus difficile.
Les plans d'expansion et d'investissement ont été reportés ou remisés à jamais et toutes les compagnies sont passées en mode survie en se tournant vers leurs gouvernements ou les marchés financiers. La préservation du cash est devenu l'objectif numéro de toutes.
Certaines compagnies déjà affaiblies ont mis la clef sous la porte alors que la survie d’autres comme Norwegian n’est toujours pas garantie.
L’année 2020 s’est également traduite par la mise à la retraite de nombreux appareils. Les quadriréacteurs ont payé le prix fort avec le départ anticipé de la flotte des Airbus A380, A340 et des Boeing 747 chez de nombreuses compagnies. Globalement toutes les compagnies aborderont la reprise avec des flottes d'appareils réduites et transformées.
Le Travel Pass permettra il le redémarrage des voyages en avion ?
L’absence de réponse commune et l’adoption d’un protocole partagé par tous les pays restera comme un échec majeur, aux conséquences économiques lourdes, malgré les nombreux appels émis par l'Association Internationale du Transport Aérien. Les protocoles qui fluctuent, les frontières qui s’ouvrent et se referment n’ont rien arrangé incitant la plupart des voyageurs à rester chez eux malgré l’adoption de mesures très souples par la majorité des compagnies levant les pénalités d’annulation. Celles-ci, après avoir été submergées par les demandes de remboursement ou d’avoirs, semblent avoir résorbé le choc et mieux gérer les demandes.
S’il est aujourd’hui difficile de prévoir ce que sera 2021, l’arrivée des vaccins et la piste du Travel Pass conçu par IATA permet de penser que la reprise pourrait s’amorcer.
Ce passeport digital sanitaire individuel indiquant que le porteur est vacciné où qu’il a effectué un test PCR négatif récent a toute les chances d’être le nouveau laissez-passer requis pour pouvoir entrer dans de nombreux pays.
En cette période ou l’incertitude est devenue la règle et ou tout le secteur navigue à vue souhaitons que les perspectives s’améliorent et que les passagers reprennent progressivement les cieux même si le retour à des niveaux pré COVID-19 n'est pas prévu avant 2023 dans les projections les plus optimistes.
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