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Aides pour Iberia et Vueling sur fond d'inquiétudes autour du rachat d'Air Europa

Paris le 9 mai 2020 - Christophe Chouleur


Les deux compagnies espagnoles membres du groupe IAG ont bénéficié d'un accord de principe pour recevoir, sous forme de prêt, un peu plus d'un milliard d'euros d'aides publiques pour Iberia et Vueling du fait de la crise des coronavirus. Cette aide reste toutefois soumise à l'approbation de l'ICO (Instituto de Crédito Official), la banque publique espagnole rattachée au ministère de l'économie.


Les syndicats britanniques du groupe IAG se sont saisis de cette annonce pour contester la différence d’approche pratiquée au sein du consortium alors que British Airways a fait le choix de se séparer de 12000 salariés et a sollicité une aide financière à minima.

Ils rappellent par ailleurs que l'Espagne exige, à juste titre, que cet argent ne peut pas être utilisé pour aider British Airways.


Willie Walsh, le patron d’IAG, dont les résultats se sont effondrés avec une perte nette après impôts de 1,7 milliard d’euros au premier trimestre (contre un bénéfice de 70 millions l’année dernière) n’exclut pas que d’autres efforts soient à faire. Il ne s'attend pas à une reprise "significative" des vols avant juillet et estime que le groupe devra se restructurer pour faire face au défi de la chute du trafic.

Dans ce contexte déjà difficile, du coté d'Iberia, l'inquiétude plane sur la finalisation du rachat d'Air Europaqui n'est toujours pas clôturé, rachat dont le prix initialement convenu, un milliard d'euros, semble aujourd'hui surévalué compte tenu de l'impact du coronavirus et pour lequel l'aval des autorités européennes n'est pas encore acquis. Willie Walsh a cependant réaffirmé sa volonté de poursuivre le processus d’acquisition dans la conférence de presse du 7 mai 2020.


Iberia est consciente qu'une renégociation du prix pourrait mettre en danger le rachat d'Air Europa et laisser la voie libre à d'autres compagnies dont le groupe Air France KLM.Il semblerait en effet que le groupe franco-néerlandais manœuvre en coulisses à Bruxelles pour contester l'opération et « l'espagnolité » d'Iberia compte tenu de son appartenance au groupe IAG dans le cadre de la mise en œuvre du Brexit.

En effet depuis la fusion avec British Airways, la compagnie espagnole est, de fait, passée dans le giron de la holding IAG dont le capital est majoritairement britannique, américain et qatari.


Cette situation ne répond pas aux règles intracommunautaires qui stipulent que plus de 50 % de sa propriété ou de sa structure de contrôle doivent appartenir à des Etats membres de l'UE ou à des entreprises nationales pour garder ses droits de trafic domestiques et intra européens.


Bruxelles a donné en début d’année 7 mois à IAG pour réorganiser la holding avant de statuer sur le sort du statut d’Iberia, lequel aura un impact sur l’avenir de la transaction en cours avec Air Europa.


La bataille du hub de Madrid, déterminant pour l'accès au marché sud-américain,pourrait être relancée si le rachat d'Air Europa venait à buter sur un écueil financier ou juridique.


crédits photos Iberia et Air Europa


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