Paris le 2 novembre 2022 - Gate7 a rencontré Edo Friart, directeur commercial et membre du directoire de l’aéroport Paris-Beauvais pour faire un point sur les 9 premiers mois de l’année et les perspectives d’ici fin décembre.
L’aéroport Paris-Beauvais premier aéroport français en termes de reprise
Si l’année 2021 a été compliquée pour l’aéroport de Beauvais, à l’instar de la majorité des aéroports français, elle a permis à l’aéroport depuis le 2e semestre de poser les bases de la reprise que l’aéroport low-cost connaît aujourd’hui en 2022 avec un pourcentage de croissance de 14 % par rapport à 2019 (trafic passager en cumul janvier-octobre) malgré un premier trimestre encore difficile.
Si l’on compte à partir du deuxième trimestre 2022 Paris- Beauvais affiche même un pourcentage moyen de 25 % de croissance qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année.
Ainsi l’aéroport est bien parti pour dépasser les 4 millions de passagers de 2019. « Nous sommes déjà à 3,7 millions de passagers et espérons éventuellement dépasser les 4,3 millions de passagers cette année, record de 2015» indique Edo Friart, le directeur commercial de l’aéroport.
De quoi faire rêver les autres aéroports du territoire dont beaucoup sont aux alentours de 80 % du trafic de 2019.
Les raisons de ces beaux résultats sont au nombre de trois, nous explique Edo Friart : l’anticipation de la reprise qui a permis aux équipes d’être prêtes au bon moment, la domination des low-costs et notamment Ryanair et Wizzair, premières compagnies à être reparties, un réseau court et moyen-courrier pour lequel les frontières ont été ré-ouvertes plus tôt, ainsi qu’une typologie de passagers affinitaires et loisirs, qui ont souhaité revoyager immédiatement après la levée des restrictions.
Ce travail d’anticipation a été possible grâce aux relations étroites que l’aéroport entretient avec les compagnies présentes sur la plateforme du nord de Paris. L’absence de plan social, les recrutements anticipés ont permis à l’aéroport d’être prêt dès le début de la reprise. Contrairement à certains hubs européens ici pas de difficultés opérationnelles liées au manque d’effectif.
2022 est une année importante pour Paris-Beauvais avec l’arrivée des trois 737-8200 (ex « MAX ») de Ryanair basés à l’aéroport. Outre des qualités environnementales supérieures aux anciens modèles (-40% d’émissions sonores, -16% de consommation de carburant) ceux-ci offrent une capacité supérieure en sièges de 4 %. De même easyJet dans le cadre de son expansion au Portugal a choisi Beauvais pour ouvrir début novembre une ligne vers Lisbonne avec 3 fréquences par semaine.
Si Ryanair est, de loin, la principale compagnie à Paris-Beauvais avec environ 75 % des vols, Wizz Air est également bien présente avec environ 20 %. Parmi les low-cost, une curiosité : la compagnie nationale moldave Air Moldavia qui dessert Chișinău en Airbus A320 plusieurs fois par semaine.
Plus de 80 destinations dont certaines uniques
L’aéroport qui se présente comme la troisième porte d’entrée vers Paris est aujourd’hui le neuvième aéroport français et accueille 8 compagnies qui proposent plus de 80 destinations au départ de ses deux terminaux. Très orienté vers l’Europe du sud, l’Europe centrale et le Maroc, il proposera bientôt une liaison vers Eilat en Israël (avec Ryanair).
« Notre zone d’attractivité s’étend de l’Ile de France à la Normandie et aux Hauts de France. Pour certaines destinations plus rares les clients peuvent venir de plus loin y compris de Belgique » explique Edo Friart. Paris reste pour les passagers arrivants la principale destination.
Il faut compter une heure quinze pour arriver à Paris au départ de Beauvais grâce à un système de navette d'autocars modernes très efficace. Sur ce sujet le Edo Friart aime mettre en balance le parcours très court de l’avion à la sortie et la livraison très rapide des bagages qui compense un temps de trajet plus long vers le centre de Paris.
Si dans l’esprit de beaucoup low-cost et environnement ne vont pas naturellement de pair, c’est pourtant l’une des préoccupations de l’aéroport qui est soumis à un couvre-feu de minuit à 5 heures. Ryanair y a d’ailleurs basé ses appareils les plus récents dont l’empreinte sonore et carbone est moindre. Enfin les autocars reliant l’aéroport à Paris roulent à l’Oleo100, une énergie 100% végétale produite en France.
Compte tenu de son développement le prochain concessionnaire de l’aéroport devra certainement se poser la question de l’agrandissement des installations.
Christophe Chouleur pour Gate7
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