Paris le 25 mai 2020 - Christophe Chouleur
Le coronavirus a mis un coup d’arrêt brutal début avril à tous les vols de la compagnie dont les finances étaient dans le rouge depuis plusieurs années, la contraignant à un plan de redressement judiciaire.
Le gouvernement thaïlandais qui avait maintes fois sauvé la compagnie porte drapeau a en effet décidé de ne pas lui accorder une nouvelle aide préférant consacrer ses efforts financiers à un plan de secours pour l’ensemble de l’économie du pays.
Thai Airways, membre de Star Alliance, a par ailleurs perdu son statut d'entreprise d'Etat après l’achat d’une participation de 3,17 % par un fond privé faisant baisser celle de l’Etat qui détenait jusqu'à présent 51.03% du capital à moins de 50 %.
Selon les modalités du "bankruptcy act" l’entreprise désormais privée peut continuer à exercer son activité, mais est en cessation de paiement, la dispensant de rembourser ses dettes, et empêchant ses créanciers à tout recouvrement contentieux à son encontre.
Le futur plan passera certainement par une forte réduction des effectifs, estimée entre 30% et 40 % et la sortie de la flotte d’appareils moins performants.
A titre de comparaison Thai Airways fait voler une flotte de 74 appareils et emploie près de 22 000 salariés alors que Singapore Airlines, le transporteur le plus performant de la région, exploite 136 avions pour un effectif d'environ 15 000 personnes.
Le royaume, très dépendant du tourisme qui représente 59 milliards de recettes et une contribution au PIB comprise entre 12 et 15 %, applique une politique de lutte contre le coronavirus très stricte. Le pays vient de prolonger l’interdiction d’atterrir pour les vols internationaux entrants en Thaïlande jusqu’au 30 juin, à l’exception des vols de rapatriement.
