Gate7 a rencontré Nicolas Hénin Directeur Général Adjoint Commercial et Marketing de Transavia France pour faire le bilan de la saison d’été de Transavia et le point sur les nouveautés et les perspectives de croissance de la compagnie.
Gate 7 :Comment s’est passé la saison d’été pour Transavia ?
Nicolas Hénin : Les mois de juillet août ont été très satisfaisants pour Transavia.
En raison du confinement et des restrictions de déplacement vers certains pays la saison a démarré plus tard que d’habitude.
Dès la sortie du confinement Transavia avait pris le pari de revenir à une offre équivalente à celle de l’été 2019 pour les mois de juillet et août. Nous pensions que la reprise serait rapide sur l’Europe et c’est exactement ce que nous avons constaté. Nous avons eu des taux de réservation très fort dès la mi-mai qui nous ont permis de rattraper une partie du retard pris précédemment. Nous avons atteint des taux de remplissage proches de 80 % en juillet et de 81 % en août. Nous n’avions pas atteint de tels chiffres depuis mars 2020.
Au final nous avons transporté autant de passagers sur juillet août 2021 que sur la même période en 2019.
La demande a été très forte sur les destinations européennes et du bassin méditerranéen qui était accessibles avec le pass sanitaire. Certaines destinations comme la Grèce, les Baléares et les Canaries ont connues un énorme succès et ont permis de tirer la croissance vers le haut.
Cela a permis à Transavia de faire voler tous ses avions et de mettre fin à l’activité partielle de ses équipes. Certains gros week-ends nous avons réalisé jusqu’à 220 vols par jour ce que nous n’avions jamais fait avant.
G7 : Va t’il y avoir un été Indien pour Transavia ?
NH : Jusqu’à fin août le niveau de réservation pour septembre et octobre étaient assez faibles. Depuis septembre la demande explose en dernière minute et nous devrions terminer le mois de septembre avec un taux de remplissage proche de 80% La demande est tirée par les mêmes destinations qu’en juillet et août mais aussi par le Portugal et sur le réseau domestique.
Les chiffres du mois d’octobre sont eux aussi encourageants et confirment que la reprise est solide pour l’automne.
G7 : Qu’en est- il des tarifs pratiqués cet été ?
NH : Nous ne sommes pas loin des tarifs pratiqués avant crise mais cela varie d’une destination à l’autre en fonction de la demande. Même si nous avons dû stimuler le marché sur quelques destinations nous n’avons pas eu à casser les prix pour remplir nos vols.
G7 : Comment se comporte le réseau domestique et êtes satisfait des résultats sur des lignes reprises à Air France ?
NH : Nous avons là aussi fait un bon été. Commençons par parler de notre réseau radial, au départ d’Orly vers Brest, Toulon et Biarritz.
Toulon s’est très bien comporté avec une demande forte bien adaptée. Près de 105.000 passagers ont été transportés sur la liaison ORY TLN avec un taux de remplissage en juillet-août de 83%.
Biarritz monte en puissance et nous sommes revenu à notre programme cible initial avec 3 vols quotidiens et une offre en sièges telle qu’elle était avant la crise.
Brest est une destination avec des résultats plus mitigés que nous surveillons. La crise a conduit à des changements d’usages et notamment un transfert de passagers vers le train.
Notre réseau domestique transversal à lui aussi bien marché comme au départ de Brest et de Nantes vers nos destinations domestiques ou nous sommes en complémentarité du train.
G7 : Qu'en est-il de Montpellier, la dernière base ouverte par Transavia en 2020 en pleine crise ?
NH : Au niveau domestique Orly Montpellier démarrera le 8 novembre avec 4 vols quotidiens. Sur les autres destinations, nous avons opéré tout l’été avec globalement de bons résultats notamment vers la Grèce. Nous ne sommes pas encore au niveau espéré car nous avons au départ de Montpellier une offre importante vers l’Afrique du Nord qui n’a pas pu être opérée pleinement en raison des contraintes de déplacements imposées par certains pays.
G7 : Vous posez vous la question d’ouvrir d’autres bases en France ?
NH : Nous regardons bien sûr toutes les opportunités. A terme une compagnie en croissance doit avoir une présence assez large sur le marché français. A très court terme le développement de Transavia est à Orly et sur la consolidation de nos bases actuelles mais notre ambition n’est pas de se limiter à ce périmètre. Notre objectif reste de saisir toutes les opportunités sur le marché français.
G7 :Prévoyez-vous d’ouvrir de nouvelles lignes au départ d’Orly cet hiver ?
Nous avons en effet annoncé l’ouverture de nombreuses lignes au départ d’Orly. Nous allons beaucoup nous développer à nouveau avec le lancement de vols vers Amman, Berlin Stockholm, Rome et Cracovie ainsi que vers le Cap Vert. D’autres annonces sont à venir.
Nous reprenons la trajectoire de croissance que nous nous étions fixé avant la crise sur un segment européen porteur et qui repart le premier tout en restant prudents sur la robustesse de la reprise.
G7 : La flotte actuelle permet-elle de faire face à la croissance future ?
NH : Nous opérons 50 appareils contre 40 avant la crise et c’est largement suffisant aujourd’hui pour faire ce que nous avons envie de faire. Bien entendu, nous poursuivons notre objectif de croissance et cela passera par l’utilisation d’avions supplémentaires.
G7 : Comment évaluez-vous l’expérience à Orly 3 qui est votre base principale ?
L’aérogare a été très sollicitée cet été avec des contrôles supplémentaires et un flux de passagers que nous n’avions pas vu depuis longtemps. Cela a représenté un vrai challenge opérationnel. Ce challenge a été réussi dans la mesure ou en termes de ponctualité nous avons fait mieux que l’été avant crise en 2019. Nos équipes ont tout mis en œuvre avec une série d’initiatives pour fluidifier l’expérience au maximum même si l’affluence certains jours était très forte et a pu occasionner de l’attente. Nous souhaitons trouver à Orly 3 la meilleure utilisation des terminaux pour conserver une expérience client positive dans ce terminal qui sera le cœur de notre développement dans les mois qui viennent.
NH : Allez-vous faire évoluer l’expérience à bord notamment en termes de divertissement à bord (prises USB, Wifi etc.) ?
Nous y travaillons et beaucoup d’investissements ont été gelés pendant la crise en raison de la situation financière difficile du groupe. Cela fait maintenant partie des choses que nous allons prioriser notamment pour les ports USB pour lequel revoyons le phasage et que nous avons envie de réaliser assez vite.
G7 : Quelles sont vos relations avec Transavia Hollande ?
NH : Nous partageons beaucoup de chose : le positionnement, l’offre commerciale, les systèmes d’informations commerciaux et nous travaillons en synergie. La marque Transavia est de plus en plus puissante et dans le cadre du développement de notre compagnie elle est un atout. Pour les voyageurs peu importe d'où ils viennent et où ils vont il n'y a qu'une seule Transavia.
G7 : Il y a eu, il peu de temps une tentative de Wizz Air de reprendre easyJet, comment voyez-vous la consolidation annoncée du secteur aérien low-cost ?
C’est aujourd’hui difficile de prévoir comment les choses vont se passer dans le secteur. Cela va beaucoup dépendre de l’évolution de la reprise.
Transavia pense avoir aujourd’hui une marque et un ancrage qui doivent lui permettre de tirer son épingle du jeu. Les retours positifs que nous avons eu pendant la crise sur notre fiabilité et la qualité de service nous font dire que notre positionnement est pertinent sur le marché français. Bien entendu nous regardons de près ce qui se passe autour de nous mais nous restons concentrés sur nos objectifs.
propos reccueillis par Christophe Chouleur pour Gate7
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