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Congrès de la FNAM : un été prometteur mais une rentrée incertaine

La Fédération Nationale de l'Aviation et des ses Métiers a tenu son congrès annuel dans les locaux de la DGAC à Paris. L'occasion pour tous les acteurs du secteur de faire le point sur la reprise et d'examiner les perspectives après deux années qui ont fragilisé l'aérien. Outre les interrogations sur la reprise les différents intervenants doivent faire face aux défis posés par le financement de la transition écologique et celui de l'attractivité de ses métiers. Gate7 revient sur les principales question abordées lors de ce congrès.


Congrès de la FNAM : Un été prometteur mais une rentrée incertaine



Quelles perspectives de reprise ?


Tous les intervenants de la table ronde consacrée à la reprise constatent une forte augmentation des réservations pour la saison d'été et une réelle envie des voyageurs de reprendre l'avion pour leur vacances avec certainement la volonté de rattraper les temps perdu pendant les deux années de pandémie. L'aérien français se dirige donc vers une saison d'été "classique" et positive notamment sur les marchés domestique, européen et nord américain.


Il ne faut toutefois pas s'attendre à un retour à une année "normale" car les chiffres du début d'année sont toujours en retrait par rapport à l'année de référence 2019 et l'attentisme prévaut pour l'automne avec des réservations encore timides à partir de septembre. D'autres part, si les voyages loisirs ou VFR marchent bien, les voyageurs d'affaires, dont la contribution est importante, ne reviennent pas dans les mêmes proportions qu'avant la pandémie.

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Pour le Cargo la donne est différente avec une très forte gausse de la demande entamée en 2021 qui ne faiblit pas, bien au contraire, en 2022.


L'aviation d'affaire fait face à une explosion de la demande, l'aéroport du Bourget à enregistré fin mai son record avec 474 mouvements en une seule journée. Cela n'est pas sans poser problème en raison des difficultés d'approvisionnement en pièces détachées et de l'envol des couts de celles ci.


Deux menaces importantes planent sur le secteur : l'envolée des prix du pétrole qui commence à avoir un impact sur le prix des billets et le retour de l'inflation et ses effets sur le pouvoir d'achat des clients.


C'est pourquoi les intervenants restent très prudents sur les perspectives de reprise craignant qu'elle ne soit que temporaire dans un contexte économique et géo politique complexe et ncertain.


L'automne sera certainement le moment de vérité pour l'aviation française.


les intervenants de la table ronde consacrée aux perspectives du secteur aérien français




Charles Clair, Président d'Aston Fly et Aston jets


Le financement de la transition écologique


La transition écologique est une nécessité que personne ne remet en question et le transport aérien s'y est engagé de manière déterminée. Les compagnies ont notamment effectué un effort très important de renouvellement des flottes des compagnies. L'utilisation de nouveaux appareils moins gourmands et moins polluants reste aujourd'hui l'un des leviers les plus efficaces de réduction de l'empreinte carbone. Cet effort a cependant un cout très élevé pour les compagnies qui sortent affaiblies de la crise. La question posée est donc de savoir si les acteurs du transport aérien vont pouvoir financer cette transition indispensable à la continuité de leurs opérations.


L'autre levier important est bien sur celui du carburant durable dont le SAF (Sustainable Aviation Fuel) et l'hydrogène. A ce stade la faisabilité d'avions long-courriers fonctionnant à l'hydrogène reste lointaine aussi l'utilisation d'énergie décarbonnée est privilégiée. Les bio carburants posent toutefois de nombreuses problématiques dont celle d'une production suffisante de biocarburants et de la création d'une filière ad-hoc sans oublier le surcout lié à la production de ce carburant qui vient s'ajouter à celui de l'acquisition de nouveaux appareils.


La conclusion provisoire de ce débat stratégique pour l'avenir du transport aérien est que bien que la France se soit donné les moyens pour la recherche, à condition de ne pas faire de saupoudrage des budgets et de fixer les priorités, cela ne sera pas suffisant pour la suite. Seule une volonté politique forte et un soutient à la transition pourront conduire à la réussite. Il est également que les efforts consentis n'engagent pas que les acteurs français ou européens mais également toutes les parties prenantes au niveau mondial.



Les intervenants de la table ronde consacrée au financement de la transition écologique




Anne Rigail Directrice Générale d'Air France


Construire une nouvelle dynamique sociale


Les métiers du transport aérien pèsent lourd dans l'économie française et dans un période ou l'aviation bashing est prisé par certains il est important de le rappeler. A titre d'exemple avant la pandémie 240000 emplois directs ou indirects étaient liés à l'écosystème aéroportuaire en Ile de France.


Ils souffrent aujourd'hui d'une certaine désaffection et de nombreux postes, aux profils très variés, restent non pourvus et entrainent des difficultés immédiates et des inquiétudes pour l'avenir de la filière. Les raisons de ce manque d'attractivité sont multiples. Parmi celles ci le manque de connaissance de ces métiers, de leur diversité et des compétences nécessaires pour les occuper est un élément à prendre en compte. Beaucoup de métiers, tels que celui de mécanicien avion souffrent d'être identifié comme pénibles et masculins alors que la réalité est toute autre.


Les difficultés liées aux horaires et aux contraintes de certains postes (horaires décalés, travail le week-end etc.) se heurtent aux envies d'équilibre vie privée vie professionnelle de beaucoup de candidats potentiels. Les difficultés d'accès au lieu de travail ne sont pas neutres vis à vis de populations jeunes, sans permis de conduire ou sans moyen d'acheter un véhicule. Les niveaux de salaires proposés peuvent également un frein. Sans actions concrètes et rapides sur ces points, il est a craindre que les difficultés persistent encore longtemps.


Des efforts d'information, de formation et de mise en relation avec les bassins d'emplois et les territoires devront être entrepris.



Les intervenants de la table ronde consacrée à la nouvelle dynamique sociale et à l'emploi



Pascal de Izzaguire PDG de Corsair

Face aux très nombreux défis que rencontre la transport aérien qui a montré sa résilience dans des moments difficiles, le mot de la fin, avant le discours de clôture de Marc Borel, Directeur du Transport Aérien, est revenu à Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair qui a appelé de ses voeux un Etat stratège sur le long-terme et a invité les acteurs de transport aérien à sortir de la défensive pour défendre ce qu'ils représentent notamment la souveraineté nationale, l'aménagement du territoire et des emplois qualifiés.






Christophe Chouleur pour Gate7


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