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La nécessaire consolidation du pavillon français

Dernière mise à jour : 29 avr. 2020


Le coronavirus nous rappelle cruellement que les compagnies aériennes sont mortelles. Toutes ne luttent pas à armes égales pour leur survie.




Les grandes compagnies soutenues par les Etats

Frappées de manière soudaine par un évènement sans précédent les principales compagnies aériennes mondiales seraient déjà en faillite sans le soutien des Etats.

Les Etats Unis ont mis sur la table 50 Milliards de Dollars pour maintenir à flot les principales compagnies du pays, l’Etat français vient d’accorder un prêt de 7 Milliards d’euros au groupe Air France-KLM auxquels le gouvernement néerlandais devrait ajouter 3 Milliards, le groupe Lufthansa a sollicité une aide d’Etat d’environ 10 Milliards pour assurer sa solvabilité tandis que British Airways a obtenu une facilité de crédit supplémentaire d’1,380 Milliard. L’absence de transparence des compagnies du Golfe ne permet pas de chiffrer l’aide reçue mais il va sans dire qu’elle est à la hauteur de la place stratégique que représentent ces compagnies pour les états propriétaires.

Les plus petites jugées moins stratégiques ne peuvent compter que sur elles même

D’autres compagnies plus petites ont du mal à obtenir l’aide nécessaire et la question de leur survie est posée faute de moyens. C’est le cas de Virgin Atlantic au Royaume uni mais également le cas de Corsair en France ou d’Air Austral qui dit se battre pour sa survie.

Air Caraïbes et French Bee ont elles assuré avoir les reins solides pour traverser la tempête reste à savoir pour combien de temps les compagnies du groupe Dubreuil pourront tenir alors que la reprise du trafic s’annonce très progressive.


Une consolidation indispensable ?

La crise du coronavirus ne fait qu’augmenter la pression pour une consolidation de l’industrie aérienne en Europe qui est nettement inférieure à celle des Etats Unis mais qu’en est- il en France ?

Ce séisme sans précèdent ne fait qu’accentuer les difficultés du pavillon français qui a déjà vu disparaître en 2019 XL Airways et Aigle Azur.

Dans ce contexte, espérer survivre longtemps avec une flotte et un réseau restreints semble un pari risqué.

Des tentatives de rapprochement se sont heurtés à de fortes oppositions dans un passé proche avec la tentative infructueuse en 2018 de réunir Air Caraïbes, French Bee, XL Airways, Corsair et La Compagnie.

Dans un environnement économique qui privilégie les sociétés jugées « too big to fail » une consolidation des ailes françaises face au groupe Air France KLM positionnées sur les DOM TOM et les destinations loisirs long courrier ferait sens et apporterait aux compagnies concernées des économies d’échelle, un réseau plus équilibré et la taille critique leur fait défaut aujourd’hui.

Beaucoup d’obstacles à cette nécessaire consolidation existent, les ambitions personnelles, les cultures différentes mais également les accords signés avec les PNT et autres personnels ainsi que la délicate question de la séniorité des pilotes.

Mais la plus grande résistance est certainement que certains comptent sur la faillite des autres pour tirer parti de la situation.


Quoi qu’il en soit le risque de voir pavillon français se réduire faute de consolidation est réel.



Paris le 26/04/2020

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