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Royal Air Maroc : un acteur incontournable au Maghreb et en Afrique de l'ouest

Retrouvez l'analyse d'Olivier Joffet, membre de l'équipe Gate7, publiée dans le média marocain Finance News Hebdo. Olivier fait le point sur la situation de la Royal Air Maroc et les perspectives de reprise du trafic.



FNH : Quelle est la tendance dans le continent Africain ?


De nombreux pays ont fermé leur frontière ( Maroc, Algérie par exemple), les opérations aériennes ont été séverement réduites et les chiffres du trafic n'indiquent pas de reprise rapide. A noter toutefois qu'Ethiopian Airlines a été une des rares compagnies mondiales ( avec Qatar Airways) à maintenir des opérations tout au long de la crise, profitant du vide laissé par ses consœurs pour se positionner sur des vols Cargo et /ou des rapatriements ciblés.


Depuis quelques semaines, les majors européennes ( British Airways et Air France) misent sur l'Afrique pour soutenir la reprise de leur activité "Long Courrier" , tout comme les Gulf sisters (Qatar Airways et Emirates principalement) qui relancent chaque semaine d'avantage de routes et de fréquences vers l'Afrique.


La RAM joue un rôle central au Maghreb et reste à date le transporteur le plus important d'Afrique du Nord.


FNH : Pensez vous que la forte baisse de l'activité de la RAM a eu un impact sur le trafic aérien régional ?


Olivier Joffet : La RAM joue un rôle central au Maghreb et reste à date le plus important transporteur d'Afrique du Nord. La baisse d'activité de la RAM a eu un impact sur le trafic régional d'autant que les bisbilles autour des vols de rapatriement ont quelque peu écornées sont image. Toutefois le trafic marocain ne se réduit pas à la RAM uniquement , les transporteurs européens y sont très présents (Air France, Transavia, Ryanair, EasyJet) tout comme Qatar Airways et la low cost Air Arabia. Ces compagnies ont "profité" d'une situation parfois complexe avec la RAM pour proposer des alternatives de voyage et renforcer leur présence dans le pays.


Ceci dit n'oublions pas qu'Air Algérie reste clouée au sol ( hors vols de rapatriement) ainsi que Tunisair dans la région. Une fenêtre pourrait s'ouvrir pour les 3 compagnies du Maghreb avec la reprise des vols à destination de Jeddah pour les petits pelerinages (Omra) suite à l'annonce du ministère de la santé . Cela permettrait la reprise des opérations sur un marché stratégique bien que réglementé .


La levée des restrictions de déplacement et la réouverture des frontières sont les clés de la relance du trafic.


FNH : La levée des restrictions des déplacements internationaux au Maroc, à travers notamment la réouverture des frontières, contribuerait elle à relancer le trafic aérien en Afrique ?


Olivier Joffet : C'est le point clé pour le secteur aérien. La levée des restrictions de déplacements et la réouverture des frontières sont les clés de la relance du trafic;


Dans le cas de la RAM, cette réouverture permettrait au hub de Casablanca de retrouver sa potion de plaque tournante en Afrique du Nord et de l'Ouest. Il est donc urgent et fondamental pour la RAM que cette réouverture intervienne. La plateforme de Casablanca a été un élément déterminant pour l'entrée de la RAM dans OneWorld. La position du hub et les possibilités qu'il ouvre permettent à la compagnie de renforcer sa position régionale et fait d'elle un acteur mondial dans la région à cette heure. De plus on peut rappeler qu'American Airlines et Qatar, principaux partenaires dans OneWorld, souhaitent faire de Casablanca une place forte en Afrique.


FNH : Au regard de l'évolution de l'activité aérienne en Afrique durant ces récents mois, quelles sont aujourd'hui les perspectives pour les compagnies telles que la RAM ? Et quand l'activité arsine pourrait elle retrouver son niveau d'avant ?


Olivier Joffet : Il est trop tôt pour ce prononcer de manière tranchée sur le sujet. Comme bon nombre de compagnies mondiales, il va falloir être patient, faire le dos rond. Tant que les frontières ne rouvriront pas, que les politiques sanitaires et de transport ne seront pas coordonnées entre Etats/Régions, il est très difficile de faire des prévisions. Seule certitude à cette date, la confiance des voyageurs ,'est pas là, la demande Business ne rapport pas et la fin de l'année s'annonce plus compliquée que prévu.

Il n'est pas à exclure que certains acteurs africains se restructurent fortement ou même disparaissent, ou encore que les états actionnaires ne renforcent leur présence dans le capital.


Les propos d'Olivier Joffet ont été recueillis pas B. Chaou pour le média Finance News Hebdo.












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