Paris le 26 janvier 2021
Gate7 a rencontré Charles Cabillic, entrepreneur Breton qui est aux commandes de Finistair depuis mars 2020, pour faire un point sur les activités et les ambitions de la compagnie.
Finistair n’est pas très connue du grand public pouvez-vous la présenter ?
Finistair a été créée en 1981 à l’initiative du conseil général, avec comme premier objectif d'assurer une liaison aérienne entre le continent et l'île d'Ouessant pour assurer la continuité territoriale sous forme de délégation de service public.
Depuis mars 2020, en plein confinement et quasiment à l’arrêt, elle a rejoint le Groupe W3 qui possède notamment Openfly une plateforme de location d’avions privés accessible partout en France et en Europe. Le conseil général devait s’en séparer et la région ne souhaitait pas la reprendre. Nous y avons vu une belle opportunité d’ajouter cette pièce manquante du puzzle à nos activités.
Outre la ligne régulière Brest Ouessant, la compagnie basée sur l’aéroport de Brest Bretagne dessert à la demande depuis Brest les îles Bretonnes et anglo-normandes, Belle-Ile en Mer, l'Ile d'Yeu, Quiberon, La Rochelle, Cherbourg, et de nombreuses autres destinations.
Pouvez vous présenter Finistair en quelques chiffres ?
Finistair exploite actuellement 2 Cessna 208 Gran Caravan et attend un 3eme appareil en 2021. Nous sommes une petite société qui emploie une quinzaine de collaborateurs et avons transporté environ 5000 passagers sur la ligne Brest Ouessant qu’ils soient iliens ou visiteurs du continent.
Au-delà de la ligne régulière quelles sont vos ambitions ?
Notre objectif est de diversifier notre activité et de réduire notre dépendance à la ligne régulière en exploitant d’autres lignes telles que Vannes ou Brest Belle Ile en Mer ou encore entre Rennes et Jersey - Guernesey.
Bien entendu en 2020 dans le contexte du COVID-19 nous avons joué la prudence mais avons tout de même exploité des vols à la demande vers Belle Ile ou l’Ile d’Yeu.
Nous étudions également la possibilité de réouvrir la ligne Brest-Nantes mais le projet et en suspens en raison de la situation sanitaire.
Vous avez également un « Service Center » quel est sa fonction ?
Finistair possède un ATO - Approved Training Organisation – et à ce titre nous dispensons des formations sur Cesna et Piper.
Nous avons également un atelier de maintenance agréé part 145 et CESSNA service station et disposons d'un magasin de pièces détachées pour nos avions et pour les clients qui possèdent un appareil privé. Nous allons développer cette activité pour l’ensemble des Aéronefs à base de PT6. Parallèlement, Finistair vient de certifier un de ses mécaniciens pour maintenir des avions électriques, comme le Pipistrel Velis Electro.
L’une de ambitions de Finistair est de voler avec un avion électrique. A quelle échéance cela vous semble-t-il réalisable ?
Nous sommes convaincus que l’aviation légère est en mesure d’accélérer la transition écologique et nous voulons prendre part à ce défi. Aujourd’hui une vingtaine de projets d’avions entre 4 et 19 places électriques ou hybride thermique/électrique sont en cours et devraient voir le jour entre 2021 et 2024.
La donne a changé avec la COVID et nous sommes convaincus que l’aviation d’affaires avec des appareils électriques a un avenir notamment en raison des préoccupations de responsabilité sociale des grandes entreprises.
Beaucoup d’appareils actuels sont trop gros et le retour de la clientèle affaires n’est pas pour demain mettant en péril le modèle de nombreuses compagnies.
Face à cette donne l’avion électrique/hybride à la demande peut répondre aux besoins de mobilité des sociétés soucieuses de prendre le virage de la transition écologique.
propos recueillis par Christophe Chouleur
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